Artisan Maître torréfacteur depuis 4 générations
Certains savoir-faire se transmettent dans les familles. Celui-ci en plus d'être manuel est olfactif, goûteux, suave, savoureux, et très certainement intense.
C'est en 1930 que Mr Chabrier crée « Café Bogota », une épicerie fine qui torréfie à la demande. Sa fille Paulette épouse Jean Hugueny en 1964, déjà sensibilisé au métier, car il tient le « café Chez Jean » à Montreuil. Ensemble et pendant cinq années, ils vont s’occuper de la première brulerie familiale. Jean a un frère nommé Marcel, celui-ci et son épouse, revenant d’Afrique s’associent au jeune couple en 1969. Une collaboration qui va voir aussi arriver Christian, le fils de Jean comme commercial quelques années plus tard, en 1975. A cette époque le café est à pieds. Dans l’épicerie on continue de torréfier les grains et d’embaumer la petite place de l’église de Brive. Le jeune Christian prend conscience de la nécessité de développement pour pérenniser l’entreprise qui en est déjà à la troisième génération.
Aussi en 1986, lorsque son grand-père prend sa retraite, il s’associe à son tour. Un J9 est acheté pour faire les livraisons de sucre, de café et d’épicerie auprès de la clientèle des Cafés Hôtels Restaurants (CHR). Le développement humain, aussi, est important, alors Marcel et Christian propose à un cousin François Rimet de les rejoindre dans cette aventure qui suit son petit bonhomme de chemin...Dans un premier temps il va observer pour se former. Le magasin est toujours situé place du colonel Farro à Brive. L’engouement pour le café et les diverses saveurs proposées sont en perpétuelles augmentation, d’autant plus que les clients peuvent déguster sur place. L’odeur des grains fraichement grillés... difficile d’y résister ! L’activité de l’épicerie fine quant à elle est en baisse, excepté la vente d’un produit, Les Sardines Pinaïs importées du Portugal, qui aujourd’hui encore après 60 ans sont toujours vendues dans tous les magasins Bogota.
Tout logiquement la famille décide d’agrandir la gamme des origines de fèves de café proposées puisque cela correspond à la demande.
En 1991 une opportunité de développement s’offre à eux. Un local situé face à la cathédrale de Tullese libère. Ils vont pouvoir torréfier sur place aussi et ajoutent à leur offre une nouvelle boisson redevenue à la mode. Ils diversifient une large gamme de thés. En 1992 c’est l’explosion des grandes surfaces et pour ne pas se laisser déborder ils ouvrent un espace dans une galerie commerciale à Brive. Une nouvelle clientèle à développer qui va répondre présente, stratégie bien réfléchie par cette famille qui ne se lasse pas d’avoir du grain à moudre. Cela va continuer en 1999 avec un nouvel établissement gaillard rue Gambetta. Mais ce n’est pas seulement une démultiplication de lieux qui fait le succès de ces épiciers. Un très grand sens du service, un large choix de produits qui vous invitent aux voyages par les couleurs, les odeurs les noms...Une équipe très attentive à l’évolution de la société. Jeunes et moins jeunes viennent se poser, réviser, discuter autour d’un breuvage servi s’ils le souhaitent avec une pâtisserie. Des ambiances différentes suivant les établissements mais avec une même ligne directrice. On retrouve les même produits, cela permet que chacun s’y retrouve. Mais pas questions de s’arrêter slà sur cette route du café. Comme Tulle est une ville composée de quartiers bien marqués, en 2005 un nouvel espace est ouvert rue Victor Hugo sur deux étages venant compléter les deux autres déjà en place. Quant au tout premier lieu, rue Farro à Brive, il est déplacé en 2006 dans une boutique un peu plus grande juste à côté de celle qui avait été ouverte par l’arrière-grand-père Chabrier.
La 4èmegénération est en route aussi avec de belles idées, avec Bruno Hugueny. Il a toujours vécu au milieu des sacs de toile de jute, regardant son grand-père torréfier le café et il est tombé dans le bruloir alors qu’il était tout petit. Il fait des études de comptabilitépuis pendant deux ans développera ailleurs ses qualités de commercial, mais dès 2004 il intègre la société familiale. Il sera formé par « les anciens ». Puis avec son dynamisme il met en place des offres adaptées à la demande, comme la formation des vendeurs-techniciens à la réparation des machines pour être réactif au plus vite aux besoins des bars et restaurants. Un principe reste immuable après toutes ces années, c’est la qualité des mélanges et des recettes, inchangés depuis 1930. Mais aussi la sélection des grains de cafés sur place, à l’achat quand ils sont encore verts, triés à la main selon un cahier des charges très rigoureux. Ensuite ils sont torréfiés une fois par semaine dans les magasins pour ne rien perdre en qualité ; la fraicheur du produit c’est la qualité constante et cent pour cent naturelle des « Café Bogota ». Des bruleries, quatre générations de maîtres torréfacteurs et aujourd’hui une équipe de 19 personnes soudées et solidaire autour des racines de la famille et de celles des fruits du caféier.